C'est en voyant les jours raccourcir que j'ai pris conscience de ce rêve inexaucé.

     Encore un. Un été passé, deux mois sans intérêt.
Je pensais -ou du moins j'espérais- que cet été serait meilleur que les précédents. ''j'espérais'' comme tous les ans, et comme chaque jour. Tous les jours je me dis que ''demain sera meilleur qu'aujourd'hui'' mais tous les soirs je me rends compte que non et puis tous les soirs je continue à y croire.

    Pour moi... l'été commencerait avec la fête de la musique et puis un 14 juillet génial avec un feu d'artifice magnifique et des amis pour faire la fête. Les jours les plus chauds ce serait ciné. Le soir on irait à la plage, sous les étoiles, sur le sable, à côté de l'océan. Et on irait à tout plein de festivals.
    Mais il n'y a pas de ''on'' en juillet et août. En juillet et août je n'ai plus d'amis -si tant est que j'en ai le reste de l'année-, et puis en septembre on fait comme si.
    Cet été comme les autres, je n'ai rien eu d'autre à faire que de rester chez moi excepté les deux semaines de vacances avec mes parents, vacances que j'ai déjà oubliées.

    Et même si je suis déçue de cet été, j'espère que l'année prochaine mon modeste rêve sera réalité.

    Je ne parle pas beaucoup et pourtant je n'aime pas vraiment le silence. Alors la musique comble ces moments de vide sonore. Depuis le jour où mon père m'a offert une radio, il y a toujours de la musique dès que je suis dans ma chambre. J'aime la musique. Peut-être parce que les artistes se livrent entièrement à toi sans te connaître, par les paroles bien sûr et puis plus simplement par la musique en elle-même. C'est une forme d'art, et fidèle à sa nature elle permet de m'évader. Je cherche, pas mal de genres différents sont représentés dans mon mp3, pas tous et tant mieux, j'ai encore de belles découvertes à faire !

Quelques fois je me dis que la diversité de mon mp3 montre que je ne sais pas ce que j'aime, que je n'ai pas de personnalité. Mais les autres fois et la plupart du temps, je me dis que c'est bien, cela prouve que j'ai l'esprit ouvert, que je ne me cantonne pas à un style de musique suprême en méprisant tous les autres, que je vais plus loin que suivre ce qui passe 25 fois par jour à la radio. Et puis dans la diversité y'a des choses qui se ressemblent, ''United States of Eurasia'' de Muse et Queen !


    Après le clip de ''Lose Yourself'' sur Virgin 17 un peu avant 23h. Je voudrais être l'incarnation de ''Lose Yourself'', avoir cette rage à chaque instant, m'envoler ou écraser tout le monde. Ou alors je devrais l'écouter tous les matins pour me mettre en confiance pour la journée. La signification des paroles, le souvenir de ''8 mile'', l'esprit d'Eminem, Slim Shady, Rabbit... ou juste la musique ? Ou tout cela en même temps ? Tout cela qui semble tellement lié, tellement réel, tellement possible pour moi.
Je me souviens de ce film comme si je venais de le voir pour la onzième fois hier alors que je ne l'ai vu qu'une fois l'année dernière. La musique, sentir la colère, la rage, qui montent, et attendre frustré que cela explose. Sans même comprendre les paroles, sans même connaître le film, sans même connaître Eminem ou sans aimer le rap, je crois qu'on ne peut pas être insensible à ''Lose Yourself''. C'est peut-être ça aussi la musique des fois : ne rien comprendre mais être ému, peu importe le genre, l'époque...

Et comme en écrivant ça j'écoute du Eminem, j'aurais bien envie de partager ''Stan'', ''Cleaning out my closet'', ''The Way I am''... et depuis 2009 on peut aussi se faire un plaisir d'écouter ''Underground'', ''Beautiful'', ''Stay Wide Awake'' et puis tout Relapse !

Je marche vite.
Pour fuir ? Pour donner l'impression que je suis sûre de moi ? Fuir le regard des gens, fuir ce lieu qui ne m'appartient pas. Donner l'impression que je sais où je vais. Encore faudrait-il que mon regard ne me trahisse pas ! Je ne sais plus où poser mon regard quand je croise quelqu'un, j'ai besoin de regarder les gens, plus précisément de voir leurs yeux, peut-être pour sentir leur sympathie s'ils en ont, pour être rassurée. Mais trop souvent, j'ai peur, peur sans doute de lire quelque chose de mauvais dans leurs yeux alors les miens atterrissent sur le trottoir, et finalement ça ne m'évite pas de me sentir ''pas-à-ma-place''. Involontairement marcher vite, accélère tout, les regards plus brefs, moins le temps d'analyser, et puis plus tôt tout cela sera fini.


PS : Svp, pas de commentaire du type ''mais on s'en fout du regard de l'autre'' !